LEGEND HOTEL

C’est l’établissement de l’agence locale qui travaille avec Nomades aventures. Il est situé à l’intérieur de la ville populaire, dans l’ancien quartier juif. C’est une demeure traditionnelle qui a été construite il y a 170 ans. Le lourd portail s’entrouvre sur la cour intérieure de cet ancien caravansérail. Un mûrier séculaire l’ombrage largement de ses ramures. Deux iwans s’ouvrent sur cette cour. L’un d’eux accueille un tchorpoya, où l’on peut se restaurer à la façon ouzbèke. Une grande table bénéficie de l’ombre et de la fraicheur du mûrier. De vieux objets et ustensiles, des poteries, décorent les lieux. Les chambres sont réparties dans la cour et autour de la varangue en bois sculpté à laquelle on accède par des escaliers de bois ouvragés assez raides. Elles sont plus ou moins bien équipées, le sol couvert de tapis de laine, les murs décorés de suzanis (broderies traditionnelles en soie), tableaux, photographies anciennes. Ça fait un peu brocante, d’autant plus que l’on y trouve des objets insolites, des placards, ou tiroirs où sont stockés divers objets et équipements, des vêtements. Dans les placards de la mienne, qui couvrent toute une paroi de bois, je découvre des cartons, de la vaisselle, des tentures, des tissus.
Pour les équipements sanitaires, il y a tout ce qu’il faut : la douche, le lavabo, le WC, mais des fils électriques errent dangereusement au-dessus de la douche. Pas de glace dans ma salle d’eau ; il y a un grand miroir au cadre de bois, en pied, le long du mur à l’entrée de la salle de bains. Pas pratique pour se raser !
Le ballon d’eau chaude n’était pas allumé à notre arrivée, donc l’eau était froide. Le temps qu’elle chauffe ...Il fallait aussi deviner comment ça fonctionne, car pas d’explication. Je suis allé demander à une jeune femme qui officiait à la cuisine, à côté. Elle m’a aimablement confirmé ce que je supposais.
Dans cette chambre, on vit dans la pénombre, avec une seule petite lucarne qui donne sur la rue et elle est quasiment obturée par des tissus. On comprend que dans ce pays, comme dans tous les pays très chauds, on limite les ouvertures. Ce qui vaut aussi pour le froid. Cette obscurité donne une impression de glauque, car l’éclairage est aussi insuffisant. Une unique lampe de chevet pour un grand lit marital, et sans bouton poussoir, on branche et on débranche ! A part tout cela, on peut accrocher ses vêtements sur une patère, ce qui n’est pas toujours le cas dans les hôtels. On dispose d’une chaise mais pas de table. Il faut aller à l’extérieur pour écrire. Ici le stables sont rares, on a plutôt tendance à s’étendre sur un divan, autour d’une table basse.
L’architecture du bâtiment, la décoration de la cour et des chambres, l’aspect disparate et antiquaire, contribue à l’atmosphère traditionnel de cette demeure qui ne ressemble pas du tout à un hôtel traditionnel. Pas de télé, pas de téléphone dans les chambres, on se retrouve entre amis, pour discuter, boire, manger, dehors, sous les ombrages du mûrier. On s’y sent bien, rapidement, d’autant plus que l’accueil est sympathique, les repas excellents, servis par des jeunes femmes charmantes.
Le Légend est situé à l’écart des rues bruyantes, à dix minutes à pied de la place du Reghistan et de la mosquée Bibi- Khanum, du grand marché. Le parcours d’accès est balisé et il s’y trouve des épiceries pour se ravitailler en eau, bière, coca, soda, selon ses goûts. Et pas cher pour nos bourses d’Européens...
Oural, le patron parle couramment le français, et sans accent.